Le chien phobique
Une phobie est une crainte excessive et disproportionnée vis-à-vis de certains stimuli comme certains bruits (coup de fusil, pétard, feux d’artifice, orage), certaines personnes (notamment les hommes), certains animaux ou certaines situations (départ en voiture, en train).
Le chien phobique
Le chien phobique, confronté à l’objet de sa peur, peut présenter des réactions frénétiques, dangereuses pour lui et pour son entourage. Les chiots correctement socialisés ne devraient pas présenter de phobies, vis à vis tout ce qui constitue les éléments normaux de la vie quotidienne.
Symptomes
Le chien peut présenter :
Voici deux exemples précis de phobie complexe :
Origines
Les chiens, qui ont été mal habitués à tous les stimuli de la vie courante pendant la période de socialisation, ont tendance à développer des phobies vers tous les éléments présentés après la période de socialisation. Dans ce cas là, les phobies sont présentes dès l’âge de 3-4 mois et caractérisent le syndrome de privation.
Une phobie peut aussi apparaître après un traumatisme, comme un accident en voiture ou une agression violente par un autre chien. Il n’y avait alors aucune peur envers la voiture ou les autres chiens avant le traumatisme.
Enfin les chiens souffrant d’anxiété peuvent déclarer rapidement des phobies envers des stimuli même insignifiants.
Chez un chien correctement socialisé, une phobie simple peut rester toute sa vie sans évoluer et sans être particulièrement gênante (exemple de la phobie classique des feux d’artifice), voire peut même disparaître avec le temps, on parle alors d’habituation. Par contre chez un chien présentant d’autres troubles du comportement, une phobie simple peut évoluer rapidement vers une phobie complexe et handicapante.
Conduite a tenir
Lorsque la phobie est ponctuelle (ex : orage) et que le chien est bien équilibré, un traitement n’est pas nécessaire. Si toutefois il s’agit de quelque chose de prévisible (voyage, feux d’artifice du 14 juillet, etc.), le maître peut donner des médicaments pour tranquilliser l’animal avant, le rentrer dans la maison et fermer les fenêtres pour éviter qu’il ne s’échappe.
Il faut éviter de renforcer la peur du chien en le caressant et en le calmant. Le mieux est de l’ignorer comme si rien ne se passait. Il est également préférable d’éviter de laisser son chien seul à la maison et surtout dans la voiture si l’on sait qu’il va y avoir des bruits, des éclairs, etc.
Si les phobies sont nombreuses et invalidantes, un traitement médical sur le long court est utilisé notamment lorsque la vie normale du chien n’est plus possible.
Deux thérapies comportementales peuvent être simultanément appliquées avec l’aide du vétérinaire ou d’un éducateur professionnel afin de favoriser la disparition de la phobie.
Ces thérapies comportementales sont à utiliser avec des personnes compétentes afin de ne pas aggraver le trouble du chien par des erreurs de rééducation.
BALZER Alexandre
Docteur vétérinaire
CEAV de médecine Interne
Vice président de la CNEAC